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« Une autre façon d’entreprendre »

8 mars 2011

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A l’inauguration de la scop l’Emancipatrice, coopérative d’imprimerie, le 12 mai 1901, Anatole France déclarait : « Vous avez voulu que le fruit de votre travail soit équitablement réparti. C’est une entreprise belle et difficile. Prenez garde. Vous vous êtes mis hors de l’ordre commun. Vous êtes condamnés à la vertu à perpétuité. »

En mettant en exergue dans la préface de leur livre « Une autre façon d’entreprendre » ce jugement du célèbre écrivain, Scarlett Courvoisier et Jean-Louis Girodot ont, en quelque sorte, défini l’état d’esprit de leur ouvrage.

Ici, point question d’Histoire, mais du vécu et de l’expériences, celles de 15 coopérateurs qui tous, au terme d’un fort engagement personnels ont occupé d’importantes responsabilités à la tête de grandes coopératives. Quinze témoignages rassemblés en un peu plus de 300 pages, particulièrement riches d’enseignement.

Patrick Lenancker : « redécouvrir les vertus du modèle coopératif »

« On en naît pas coopérateur, on le devient » explique Jean Grave, président de la Fédération nationale des coopératives de consommation.

Les coopératives, ont les retrouvent un peu dans tous les secteurs d’activités. La production industrielle ou de service avec les Scop, dont Patrick Lenancker, le président de la Confédération générale des Scop souligne « qu’aujourd’hui, la crise aidant, les citoyens, le grand public, et même la classe politique ne s’y trompent pas. Ils découvrent ou redécouvrent les vertus, les atouts du modèle coopératif et des scop en particulier. »

A la tête de Chèque Déjeuner, l’une des plus belles réussites françaises, Jacques Landriot affirme « qu’entreprendre sous forme coopérative, c’est faire le choix de la responsabilisation de la totalité de ses décisions, c’est croire en l’homme et en sa capacité d’investir dans un projet mutuel commun, c’est défendre des valeurs pour en recueillir les fruits ensemble et de façon égalitaire. »

Hubert Libotte : « lutter contre le trop fort individalisme »

Présidente de la Fédération nationale des sociétés coopératives d’HLM, Marie-Noëlle Lienemann, souligne « que les projets des coopératives HLM correspondent de au besoin de plus en plus criant de fournir en urgence des solutions pour le logement des plus précarisés de notre société. Il me paraît normal que les coopératives HLM se mobilisent et se montrent les plus militantes en terme de logement pour tous et soient présentes sur tous les fronts di logements pour tous. »

Hubert Libotte, ancien président de la Fédération française des coopératives et groupements d’artisans note « que l’avenir du mouvement coopératif serait davantage assuré dans l’artisanat si de sérieux efforts étaient entrepris dans plusieurs directions à la fois. En premier lieu, souligne Hubert Libotte lutter contre le trop fort l’individualisme qui règne au sein de l’artisanat. Que chaque artisan coopérateur comprenne que la coopération permet d’être plus fort, plus compétitifs, ensemble, et que, face à la crise, elle permet de conserver ses marchés oy l’accès à de nouveau marchés, de reste indépendants et de maîtriser son temps. Qu’il comprenne que la mutualisation et l’entraide interc oopératives doivent devenir une pratique courante. »

Alix Margado : « un modèle qui peut apporter beaucoup à la société »

Alix Margado, délégué des sociétés coopératives d’intérêt collectif à la Confédération général des sociétés coopératives et participatives, estime « que si le XXIème siècle ne verra probablement pas un raz de marée de l’économie sociale, celle-ci peut néanmoins apporter beaucoup à la société dans ce contexte d’évolution démographique et de mutations accélérée des rapports sociaux sous la pression inéluctables des questions environnementales, écologiques, climatiques et bientôt alimentaires. »

Soumis à la question, les 15 responsables coopératifs interrogés, acteurs dans des secteurs totalement différents, des coopératives de production aux coopératives de consommateurs, des coopératives bancaires aux coopératives maritimes, des coopératives d’artisans aux coopératives d’HLM, partagent une même philosophie, « mettre l’homme au cœur de l’économie dans une dynamique démocratique et mutualiste. » Même, si bien évidemment, selon els secteurs d’activités, ces principes trouvent des traductions originales. Et c’est bien la richesse du mouvement coopératif, parfaitement rendue par les 300 pages de ce livre.

Liste des 15 responsables coopératifs qui ont été interrogés par Scarlett Courvoisier et Jean-louis Girodot :

  • Jean-Claude Detilleux, président du Groupement national de la coopération et vice-président du Conseil supérieur de la coopération
  • Jean-Louis Dumont, député, président du groupe d’études parlementaires sur l’économie sociale, président de la Fédération des associations régionales du mouvement HLM
  • Jean Grave, de la Fédération nationale des coopératives de consommation,
  • Jacques Landriot, Président-directeur général du groupe Chèque Déjeuner,
  • Guy Leclerc, Président de la Fédération des enseignes du Commerce associé,
  • Patrick Lenancker, Président de la Confédération générale des sociétés coopératives et participatives,
  • Hubert Libotte, ancien président de la Fédération françaises des coopératives et groupements d’artisans,
  • Marie-Noëlle Lienemann, Présidente de la Fédération nationale des sociétés coopératives d’HLM,
  • Dominique Malgras, délégué général d’Unicooptrans-UCT,
  • Philippe Mangin, Président de Coop de France et de la Confédération nationale de la mutualité de la Coopération et du Crédit Agricole,
  • Alix Margado, délégué des Sociétés coopératives d’intérêt collectif à la Confédération générale des sociétés coopératives et participatives,
  • Philippe Mérabet, Président de la Coopération et du Crédit maritime,
  • Serge Papin, Président directeur général de Système U,
  • Etienne Pflimlin, ancien Président de la Confédération nationale du Crédit Mutuel,
  • Franck Thomas, de la Fédération nationale des Coopératives d’utilisation de matériel agricole.

Scarlett Courvoisier est administrateur d’une association d’aide à domicile à Paris et enseignante à Paris 1 Panthéon-Sorbonne sur l’économie sociale et solidaire ;

Jean-Louis Girodot est le fondateur – directeur de « La Lettre de l’économie sociale ». Il préside et anime plusieurs institutions de la presse, de la protection sociale, de la retraire, de la banque et du secteur même de l’économie sociale.

« Une autre façon d’entreprendre », entretiens coopératifs, par Scarlett Courvoisier et Jean-Louis Girodot, aux éditions « Le cherche midi », prix : 18€.

http://www.nord-social.info/spip.ph...

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