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Razzy Hammadi : à terme ce sera l’économie capitaliste qui deviendra « l’autre économie »

5 décembre 2011 - Alain Goguey

Razzy Hammadi le reconnaît volontiers. L’Économie Sociale et Solidaire était quelque peu négligée par le parti socialiste. C’est tout juste si elle faisait l’objet de quelques lignes au bas du chapitre économie d’un texte de congrès, pour dire que le parti soutiendrait et travaillerait à la promotion et au développement de l’économie sociale et solidaire. C’est en train de changer, explique le représentant du Parti socialiste.

Notamment depuis deux ans, et depuis que certains acteurs de l’économie sociale et solidaire, comme par exemple Claude Alphandéry, ont accepté de participer au laboratoire des idées du parti socialiste piloté par Christian Paul dans le cadre d’un groupe de travail piloté par Razzy Hammadi et intitulé « L’économie sociale et solidaire au cœur de « l’Autre économie » ».

Les propositions du PSLa crise s’était invitée et il nous semblait que le temps n’était plus à un débat de curseur (« plus ou moins d’impôts versus plus ou moins de social ») mais qu’il s’agissait de refonder l’économie et que l’on aura gagné lorsque ce sera l’économie capitaliste qui sera « l’autre économie » et non pas l’Économie Sociale et Solidaire. . Les travaux de ce groupe ont donné lieu, en juin 2011, à la publication en juin 2011 d’un ouvrage intitulé comme le groupe de travail « L’économie sociale et solidaire au cœur de « l’Autre économie » ».

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Les propositions du PS

Ancien de la Fédération Léo Lagrange et ancien président du Mouvement des Jeunes Socialistes, Razzy Hammadi, a été amené à s’intéresser à l’Économie Sociale et Solidaire à partir de la question des services publics et des Services Sociaux d’Intérêt général, un secteur dont il a la charge au sein du Parti socialiste. La référence à l’ESS vient tout naturellement dès lorsque l’on se pose des questions à propos de la participation des citoyens, de gouvernance démocratique ou de démocratisation des processus de décision.

L’ESS, une politique d’emploi

Les questions que vous posez sont au cœur de nos interrogations, dit encore le représentant du Parti socialiste. Dans le cas de nos travaux, nous avons considéré l’Économie Sociale et Solidaire comme un élément majeur d’une politique d’emploi et non pas simplement sous l’angle d’une économie plus éthique et plus démocratique. Nous avons voulu partir des attributs objectifs et vérifiés de l’Économie Sociale et Solidaire, sous l’angle du pourcentage d’emplois créés à l’euro investi et de la croissance économique...

L’Économie Sociale et Solidaire étant traversée de courants et de débats (celui par exemple sur les entrepreneurs sociaux), Razzy Hammadi renvoie la question de la reconnaissance des employeurs de l’Économie Sociale et Solidaire à celle des critères. , (une personne, une voix, l’échelle des salaires...). La reconnaissance des employeurs de l’économie sociale et solidaire doit intervenir au même niveau que le patronat mais pas forcément dans les mêmes structures ni les mêmes enceintes de représentation, considérant que les contraintes et les enjeux ne sont pas les mêmes.

Une loi cadre avec schéma directeur

Sur la question de la politique globale et de la reconnaissance de l’Économie Sociale et Solidaire, Razzy Hammadi fait état de plusieurs témoignages d’acteurs qui disent ne pas vouloir d’un dispositif spécifique. On sait qu’on est efficace tant dans la qualité du service rendu que le respect de nos engagements. On arrive à gagner y compris lorsque l’on est en concurrence pour des appels d’offres avec des entreprises classiques. On a donc simplement besoin d’un cadre et d’une visibilité à long terme. Et d’un dispositif nous permettant, en termes de fonds propres et lorsque les investissements doivent être importants, pouvoir avoir le soutien de banques sur des projets de long terme...

Nos propositions simples et innovantes tournent donc autour d’une loi-cadre avec un ligne directrice, un schéma national en concertation avec l’ensemble des acteurs du secteur en évitant de réserver l’Économie Sociale et Solidaire aux effets des dégâts de l’économie capitaliste. Nous proposons également de généraliser les schémas départementaux et régionaux et les contrats de plan de promotion et de développement de l’Économie Sociale et Solidaire entre l’État, les Régions et les Départements.

S’agissant des services sociaux d’intérêt général, l’ESS ne doit pas seulement être soutenue sur les critères de mandatement lorsqu’elle agit pour les plus nécessiteux, ni dans le cadre d’une seule mission.

Salariés repreneurs

Enfin, nous sommes favorables au fait de donner aux salariés la possibilité de reprendre leur entreprise dans une solution coopérative. Nous avions déjà eu cette idée au sein du MJS et nous avons fait en sorte qu’elle soit intégrée au projet socialiste au travers d’un statut de salariés repreneurs en essayant d’éviter trois dangers.

Il s’agit tout à la fois : . de préserver le carnet de commandes qui pourrait vite partir en lambeaux pendant toute la période de montage du projet,. de permettre aux salariés repreneurs de pouvoir préempter les capacités de production (machines, locaux, stocks) au moyen d’un fonds de soutien à la transition en faveur des salariés repreneurs de permettre aux salariés constitués en salariés repreneurs d’être prioritaires sur tout autre projet de reprise grâce à des dispositions juridiques et administratives adaptées.

Et Razzy Hammadi de conclure en expliquant que le candidat du PS accueille et s’apprête à porter ces propositions.

http://www.nord-social.info/spip.ph...

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