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Roger Ramakaers est mort, il nous manquera...

12 mai 2012

Le monde coopératif est durement frappé en ce début mai, après Georges Rino, voir Un Homme, c’est Roger Ramakaers qui vient de disparaître. Hommage lui est ici rendu par notre ami Marcel Caballero

"La disparition de Roger Ramakaers est une grande perte pour l’économie sociale. Il en fut un acteur de premier plan et un défenseur infatigable. Il était surtout connu, au niveau international, comme président de FEBECOOP, le fédération belge des coopératives. Mais son action s’étendait à l’ensemble de la vie économique, sociale, syndicale et politique de son pays. Il fut l’un des principaux animateurs de l’ « Action commune » où se retrouvent le Parti Socialiste, la Fédération Générale des Travailleurs de Belgique et les organisations mutualistes.

On le décrivait volontiers comme une éminence grise, voire un « faiseur de rois ». Il était très proche de Elio Di Rupo, l’actuel Premier ministre, qui disait de lui « Roger est un aristocrate du peuple, un conseiller d’exception, un homme distingué. Il a horreur de la vulgarité. Sa détestation de la violence, verbale et physique, est légendaire »

Ses interventions dans les réunions internationales du CIRIEC étaient toujours un moment très attendu. Elevant le débat, il donnait à l’économie d’intérêt général sa véritable dimension : celle d’un projet humaniste. Humaniste laïque lui-même, il était un exemple de tolérance en pratiquant, pour lui et les autres, la liberté absolue de conscience.

Nous étions liés, depuis de nombreuses années, par des convictions et des engagements communs. Roger appartenait à cette race en voie d’extinction de "témoins qui se font égorger". L’économie sociale lui doit beaucoup. Il l’a, avec notre vieux complice et ami Roger Louet, imposée dans le débat et les institutions européens.

Rappelons-nous que la première conférence européenne sur les coopératives, mutuelles et associations était due à leur initiative, au tout début des années 80, lorsque l’un se trouvait à la tête de FEBECOOP et l’autre Secrétaire général du Comité Economique et Social Européen. Les deux ne sont plus aujourd’hui. Ils survivront dans les réalisations qu’ils nous ont léguées, qu’il nous appartient de préserver et de faire grandir.

Chaleureux, enthousiaste, cultivé, jovial, épicurien, Roger a marqué de son empreinte bienveillante tous ceux qui l’ont connu. J’ai eu ce privilège.

Marcel Caballero

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