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Le Manifeste de la campagne
Tous les cinq ans notre pays est pris du même étrange cauchemar : il se voit envahi par des hordes barbares venues du sud, assailli par des légions de tueurs en série appuyés par des chefs de bandes qui pratiquent sans vergogne rackets, pillages et manifestations étudiantes, déserté par les entreprises et leurs chefs qui lui préfèrent des cieux plus cléments, dépouillé par le reste du monde qui lorgne sur ses richesses, son patrimoine historique, son héritage chrétien et sa langue multi-séculaire.
Anxiété généralisée qui atteint son paroxysme lors des premiers jours d’avril. Et qui ne retombe, comme par enchantement, qu’au lendemain de l’élection présidentielle.
Tous les cinq ans, la grande peur organisée réapparaît avec le même objectif : faciliter l’élection du Protecteur en chef. Celui qui saura protéger les français. Sauvegarder le modèle social français. Préserver l’identité française. Rassurer les familles. Magnifier le passé. S’accrocher au présent. Conjurer l’avenir.
Tous les cinq ans nous ratons ainsi l’élection présidentielle. Notre grand rendez vous démocratique, nous en faisons un mauvais film d’épouvante. Nos discussions d’avenir, nous les transformons en concours de rhétorique sur un thème unique : quelle doit être la peur prioritaire, la plus vive, la plus contraignante.
Nous nous sommes résignés à ce que mobiliser les électeurs consiste d’abord à les terroriser. A ce que la conjuration de la peur prime sur la liberté d’imaginer.
La plupart des électeurs ne sont pas dupes : aux partis politiques qui ont la belle mission de concourir à l’expression du suffrage et de faire vivre le débat démocratique, ils ne sont que 13% à accorder leur confiance.
Nous ne parlons plus, nous ne savons plus parler, de ce que nous voulons faire ensemble. De nos aspirations communes. De nos projets. Nous ne savons plus parler d’avenir, nous avons oublié que nous avons une jeunesse, qu’elle n’est pas qu’une catégorie sociologique, que même les seniors peuvent imaginer un avenir.
A ceux, quel que soit leur bord, qui voudront une fois encore rejouer la comédie des peurs, opposons leur notre refus préalable. Répondons leur dès maintenant que ça ne marchera pas. Que ça n’est pas cette campagne là que nous voulons. Qu’une société qui ne pense qu’à se protéger n’a pas d’avenir. Pour déjouer leurs manœuvres d’intimidation, nous lançons un slogan : « Même pas peur. » Nous appelons chacun, quel que soit son âge, ses origines et ses opinions à se l’approprier et à le diffuser.
Ne voulant pas nous contenter de dénoncer la confiscation du débat, nous lançons le nôtre au sein de la jeunesse. Il n’est délimité par rien d’autre que notre capacité à imaginer.
Tout sur la campagne : www.2012memepaspeur.net