Même si notre dernier éditorial de juillet posait la question "vers une annus horribilis ?" et que la rentrée devrait faire tomber bien vite le point d’interrogation, l’ESS, comme l’ensemble du mouvement social et citoyen, se trouve, avec le rebond des secousses du capitalisme financier, confrontée à de passionnants défis.
Les ajustements budgétaires qui se profilent, comme certaines mesures annoncées semblent donner le ton, sombre, de la rentrée.
Nous publions sur www.rencontres-sociales.org à la rubrique "regards" :
une analyse du Cabinet APEX
un article de Philippe Zarifian sur les "gouvernements incendiaires"
un texte d’Attac qui aborde les formes que pourraient prendre de nouvelles banques coopératives dans le cadre de mesures de salut public face au dérèglement financier.
Ils sont des contributions à un nécessaire débat.
Pour l’heure, François Baroin devrait annoncer le nouveau plan de rigueur (?) d’austérité (?) se sauvetage (?) , qu’importe en fait le mot employé pour la réponse de l’Elysée à la crise qui aura marqué cet été.
Ce qui importe ce sont les nouvelles coupes claires dans les dépenses de l’Etat qu’il comportera, même si des mesures cosmétiques seront prises pour les salaires dit "extravagants" et alors que les propositions de rabotage des niches fiscales toucheront davantage les classes moyennes, voire les classes populaires que les hauts revenus.
Certains ne voudraient-ils pas supprimer l’avantage lié aux titres-restaurants ?
Ce qui importe ce sont les nouvelles atteintes aux régimes sociaux financés par le salaire différé de chacun d’entre nous et déjà mis à mal par les détournements que représentent les exonérations largement consenties pour permettre aux entreprises de mieux répondre aux exigences financières des actionnaires.
Voilà pour les ajustements budgétaires : moins d’éducation, mais aussi de santé, d’environnement, de solidarité, de logement, de culture (des champs privilégiés de l’ESS) pour plus de "compétitivité" c’est à dire plus de dividendes.
Pour les mesures et pour ne prendre qu’un exemple, les mutuelles santé devraient se voir fiscalisées selon le droit commun, sans prise en compte de leur non-lucrativité et de leur action solidaire, mais surtout sans accès aux multiples "aides aux entreprises" dont bénéficient les entreprises capitalistes d’assurance.
Sur tous ces sujets nous serons amenés à revenir.
Si cette entrée en matière peut paraître sinistre elle n’est pas désespérée.
Les mobilisations récentes autour de l’ESS (dont les EGESS), l’évolution des discussions en son sein, les projets en cours que nous suivrons attentivement quand nous n’y participerons pas activement, donnent à considérer demain d’une autre façon.
Les débats du temps devront ainsi fournir des raisons à notre optimisme.
Jean-Philippe Milesy, Délégué général de Recontres sociales
Image : Rainbow Par miri695 Miriam Licence Creative commons CC BY-NC-SA 2.0
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